America First

De gauche à droite, Docks chinois, Trump montre le mémorandum de sortie concernant l’accord nucléaire iranien, Trump et Poutine en juillet 2018 à Helsinki, Le Gérald Ford porte-avion de dernière génération.

 

Jamais un président américain n’aura déchainé tant de passion, son élection contraste avec la précédente, celle de Barak Obama. Premier président d’origine africaine, symbole d’un changement, nombres d’espoirs reposaient sur lui. Un prix Nobel de la paix lui a même été décerné pour l’espérance qu’il suscitait. Après 8 ans, un bilan bien contrasté clôturait son mandat(1).

Passation Trump Obama

Rencontre entre Donald J. Trump et Barak H. Obama lors de la passation de pouvoir présidentielle le 20 janvier 2017

 

A sa suite,  Donald Trump gagne à la surprise générale l’élection présidentielle de novembre 2016 et prend à son compte “la politique de la canonnière”. Dans un premier temps, il bouscule le protocole et impose ses vues. Dans la forme, sa politique est diamétralement opposée à celle de ses prédécesseurs, mais dans le fond, elle reste la même. L’Amérique a toujours su dicter ses idées de manière douce, Trump le fait par la force. Le mandat du Républicain tranche brutalement avec le doigté de son prédécesseur. Les menaces nucléaires à l’encontre de Kim-Jong-un, la fin de l’accord sur le nucléaire Iranien et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël montre la volonté de franchir les lignes rouges imposées par la raison. La destruction des accords multilatéraux dans le Pacifique et l’Atlantique complète l’œuvre de Trump.

Après avoir sapé le travail de Barak Obama, le Président commence à se sentir à l’aise dans ses fonctions, il s’entoure d’un personnel proche de ses idéaux. Il est temps pour lui de faire de l’America first la corolaire principale de sa politique. Pour arriver à ses fins, Trump utilise la puissance économique (et peut-être bientôt militaire). La première victime est la République Populaire de Chine, dont l’excédent commercial semble dangereux. Pour contrecarrer cela, Trump lance une guerre commerciale contre Pékin, mais aussi contre l’Europe – dans une moindre mesure-. A côté de cela, il arrache l’image d’une pseudo-entente avec Kim Jong-Un pour justifier son agressivité.Balance Commercial Chine USA

 

Dernier coup d’éclat, les remontrances formulées envers l’Europe de l’ouest. Le président américain affiche son soutien pour les pays de l’est de l’Europe et exige plus d’investissements dans l’O.T.A.N des pays d’Europe de l’Ouest. Cette stratégie a une double vocation, diviser les européens et contenir tout souhait de créer une armée européenne indépendante (2).

Depenses OTAN

L’attitude du président américain de créer un véritable chaos international n’apparait pas comme une action irréfléchie. Diviser pour mieux régner, utiliser la force pour s’imposer et user de l’économie pour retourner une situation défavorable caractérise la politique type de Trump. La véritable question reste à savoir quelles seront les séquelles d’une telle attitude pour les prochaines décennies. Le désamour avec l’Europe s’il perdure, brisera l’alliance occidentale. Il ne faut pas se leurrer, l’O.T.A.N existe pour ôter tout besoin aux Européens de créer une armée européenne. En voulant changer le centre de gravité de ses alliances, Trump cherche à affaiblir l’Europe de manière durable et à la contraindre à des accords bilatéraux, et par ses volte-faces diplomatiques à la mettre sous pression. Sa visite chez le président russe en juillet 2018, où Trump paraît être un ami de Poutine scandalise l’occident. Il ne faut pas oublier que la Russie est voisine de Pékin et craint sa soif de matière première et sa puissance(3).

ChineRussieUSA

Les USA restent loin devant, mais pour la Russie le déséquilibre avec la Chine tend à s’accroitre.

 

La méthode Trump, savant mélange de diatribes agressives, de compliments, et de revirements jouent sur les sentiments, et poussent jusqu’à la rupture avec ses partenaires pour obtenir ce qu’il désire. Habitué a être trainé dans la boue, il en use face à ses détracteurs. Nul politique en Amérique et principalement dans son camps ne s’oppose à lui pour cette raison. Un Tweet ravageur peut mêler quiconque à de sombres rumeurs. Avec une croissance de plus de 4% en 2018, l’Amérique du milliardaire prouve que la forme n’a que peu d’importance dans un monde que l’on domine.

(1) Les dossiers Syrien et Nord Coréen n’ont pas été traités, et la question raciale est restée au point mort. Le reste de son héritage se fait dépecer petit à petit par Trump, il ne reste pas grand chose de l’ère Obama.

(2) La création d’une armée Européenne ôterait aux U.S.A un marché de l’armement énorme et serait le prélude à une séparation plus prononcé dans les autres secteurs – économique et politique-

(3) La Chine et la Russie ont entamé un rapprochement, mais il n’est que de circonstance. La supériorité écrasante de Pékin, tant économique que démographique ,rappellera vite la Russie à la dure réalité.

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