Pomme de discorde du monde diplomatique, Israël pèse sur les relations internationales et la géopolitique du Proche-Orient. Les tensions propres à l’installation de cet Etat et les guerres qui ont suivi, n’ont fait qu’augmenter l’animosité entre les parties(1).
Israël compte 8.2 millions d’habitants, possède l’arme nucléaire et une armée moderne(2). La mise en place du “dôme de fer” en 2011 offre une défense solide à toutes frappes extérieures. Economiquement, le pays affiche une croissance remarquable de 5% par an de 2004 à 2013. Diplomatiquement, Jérusalem dispose d’un puissant réseau, dont les Etats-Unis sont un pilier essentiel. L’entente avec l’Arabie Saoudite sur l’Iran manifeste un changement plus profond.

Bouclier anti-missile Israélien dôme de fer en action – photo non daté-
Son alter-ego palestinien dispose de 4.5 millions d’habitants dans les territoires occupés et de 8 millions de réfugiés dans les pays voisins. Son économie souffre de la succession d’embargos et des divers conflits. En période de paix, la croissance est bonne, avec un pic à 12.4% en 2011(3). Des groupes paramilitaires supplantent l’armée comme le Hamas, le Djihad Islamique, à cela s’ajoute une force de police. Les soutiens de la Palestine sont nombreux au sein des nations arabes, mais leur influence ne permet pas de peser dans les négociations(4).
Des tractations pour la paix se sont déroulées à de nombreuses reprises avec des résultats plus ou moins probants. La période actuelle se démarque par l’absence totale de volonté de paix de part et d’autres. Les deux belligérants ne cherchent plus l’entente. Israël poursuit sa politique d’implantation dans les territoires occupés. Le Hamas ainsi que l’OLP ne reconnaissent pas leur voisin et continuent leur actions antihébreuses (5). Les facteurs extérieurs ne risquent pas de contrecarrer les influences internes. Le président des USA a choisit d’installer son ambassade à Jérusalem, en la reconnaissant de facto comme capitale d’Israël.

Inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem – 14 mai 2018-
Le rapprochement entre l’Arabie-Saoudite et la Knesset amorcé au début des années 2000 s’accélère face à un retour de l’Iran au sein de la communauté internationale. Dernier pays véritablement anti-israélien, son envol économique concurrencerait les autres puissances de la région. Potentiel effrayant pour le royaume wahhabite et Israël, cet antagonisme amène à une convergence d’intérêts. Ce changement permet d’étoffer la liste d’alliés et d’affaiblir le dernier véritable soutien palestinien.
La paix n’étant plus d’actualité, les perspectives d’avenir ne semblent pourtant pas si mauvaises(6). L’interrelation entre les économies Palestinienne et Israélienne donne la meilleure piste. L’Etat hébreux possède un grand savoir-faire technologique et les palestiniens une main d’œuvre jeune. Avec le temps, les deux entités tendront vers une entente. Le véritable risque de conflit tire son essence dans la récupération politique. Les partis au pouvoir chez les belligérants capitalisent sur la haine réciproque et la peur qu’éprouve ces deux peuples. Il n’est pas à leur avantage pour l’instant de vouloir la paix, ni une guerre ouverte.
(1) Pour saisir au mieux l’histoire de ce pays, le documentaire de Arte “une terre deux fois promise Israël – Palestine” permet d’appréhender le sujet.
(2) https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/is.html
https://www.globalfirepower.com/countries-listing.asp
(3) https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/File/441186
(4) La paix avec l’Egypte, la Jordanie et l’entente avec l’Arabie Saoudite sape les soutiens de la Palestine.
(5) Nous l’avons vu avec l’annulation du match Israël-Argentine.
(6) La situation peut être difficilement pire.