Ancienne colonie de l’Empire Français, la Côte d’Ivoire affiche une structure étatique faible et un manque d’élite lors de son indépendance (1960), à l’instar de la majorité des anciennes colonies européennes. Notre résumé sur l’Afrique montre les défis auxquels doivent répondre ces nations. Les États africains ont évolués de manière incomplète. Certains affichent une bonne croissance avec une cohésion nationale peu avancée (Algérie, Nigeria, Afrique du Sud, etc..), d’autres une croissance faible mais avec une nation soudée (Gabon, Maroc, Tunisie, etc..). Il n’est pas question ici de catégoriser toutes les nations africaines, mais de faire ressortir les modèles les plus répandus. Il y a bien sur les nations faisant face à tous les maux comme la Centrafrique. La Côte d’ivoire apparaît comme le pays africain le plus complet, sa croissance économique croît, son unité nationale sort renforcée des crises successives et le pouvoir politique semble évoluer dans la stabilité.
L’agriculture et la récolte du cacao (1er producteur mondial) forment la base économique du pays jusqu’en 1980. La chute de la valeur des matières premières expose au grand jour la dépendance du pays vis à vis des marchés. La faiblesse de l’économie ivoirienne n’est pas de sombrer dans une crise économique, mais de ne pas développer rapidement de nouveaux axes de croissance. Les quarante années de croissance discontinue n’ont pas été investi dans des infrastructures, ou dans des secteurs d’avenir, mais dans les besoins courants et l’équipement. Après vingt années d’instabilité, le pays renoue avec la croissance, investi dans le secteur des hydrocarbures, qui permet au pays d’entrevoir l’indépendance énergétique. Les leçons de la crise ont été retenues, l’émergence d’une industrie chocolatière formera une main d’œuvre ouvrière qualifiée, et favorisera d’autres implantations. La fortification du secteur primaire et secondaire aboutira à la formation d’un secteur tertiaire. La dépendance du pays à la demande extérieure tend à s’amoindrir, par la diversification de son économie.
Cet ensemble est servi par une cohésion nationale renforcée. La crise de 2010 entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara provient de facteurs affaiblissant la cohésion nationale et sa résolution permet une remise à plat. La victoire de l’équipe nationale de football lors de la coupe d’Afrique des nations apporte une dernière touche au rassemblement national, quelque soit son ethnie ou sa religion, on se sent ivoirien. Ce pays s’avère être une bonne surprise sur un continent où les exemples à ne pas suivre sont légions et les exemples a suivre une exception. Investir devient possible.